Les véhicules du cirque Pinder

Publié le par Enzo

LES VEHICULES DU CIRQUE PINDER

L'histoire du cirque Pinder :

Le cirque Pinder est né Outre-Manche au XIXème siècle par deux frère : William et Georges Pinder. Vers 1855, ils décident de venir présenter leur spectacle équestre en France. Par la suite, et devant le succès rencontré, le cirque ne quittera plus jamais notre pays.

Au début du XXème siècle, ce sont les deux fils de William qui ont repris la direction de l'établissement familial. Mais la première guerre mondiale les oblige à mettre en sommeil leur activité durant les années de troubles. Sitôt le conflit terminé, le cirque Pinder reprend sa route. Mais en 1924, l'un des deux frères, Arthur, décède. Et malgré tous les efforts que mettra sa famille en œuvre pour pérenniser le spectacle, le cirque Pinder sera finalement vendu en 1928.

Ce sont deux autres frères, Charles et Roger Spiessert, qui rachètent l'établissement, dont ils choisissent de conserver le nom qui a acquis une certaine notoriété en France. Ils ne sont pas novices dans le milieu du cirque puisqu'ils présentent déjà un numéro sous le nom de Spessardy. Outre un spectacle de qualité, Charles Spiessert décide de moderniser son cirque et de le motoriser. La deuxième guerre mondiale vient, à son tour, mettre un frein à cette expansion, met la modernisation reprend de plus bel ensuite, notamment par le rachat d'un nombre important de véhicules au surplus de l'armée US. Certains d'entre eux circuleront très longtemps sur nos routes, à l'image de la remorque ci-dessous. Il s'agit de la caisse du zoo du cirque. Elle a été utilisée par Pinder jusqu'en 2004 ! 60 ans de bons et loyaux services !

Petit à petit, Charles Spiessert va constituer pour son cirque une flotte de véhicules composée d'abord de Camion Marmon M 426, de Mack NR 14 et de GMC, auxquels viendront ensuite s'ajouter des Bernard, puis des Saviem JL 20. Ces camions tractent des semi-remorques de type "fiche 75" issues des surplus militaires. On retrouve aussi des véhicules moins imposants, tel cet ensemble composé d'un Renault 1000 kgs et d'une caravane Digue.

L'ensemble formé par ce parc routier demeure, à ce jour, l'un des plus beaux jamais mis sur la route par un cirque. Le symbole de cette splendeur et de la réussite du cirque Pinder est, incontestablement, les semi-remorques aménagées en caravane qui accompagnent le chapiteau. Les directeurs de cirque de l'époque se livrent à une véritable surenchère pour posséder la plus belle caravane. On dénombrera jusqu'à une douzaine de semi-caravanes au temps de l'apogée du cirque, dans les années 50, à l'image de celle dont le modèle réduit au 1/50ème vous est présenté ci-dessous.

Il existait trois convois identiques chez Pinder, l'une des trois semi-remorques n'ayant cependant qu'un seul essieu. Ces véhicules ont été fabriqués en 1957 par le carrossier rennais Assomption, bien connu des gens de cirque et des forains. Cette caravane a été commandée pour loger Luis Mariano, vedette de la tournée du cirque Pinder en 1957. Aussi, à l'origine, le nom du chanteur était écrit en grosses lettres sur les flancs du véhicule. Mais cela eu une conséquence que personne n'avait prévue et qui fit que Luis Mariano ne dormit qu'une seule nuit dans cette splendide semi-remorque.

En effet, la caravane était toujours stationnée en façade du cirque, le nom de son illustre occupant constituant une excellente publicité. Le problème fut que, dès la première nuit, les fans de Luis Mariano se massèrent autour du véhicule, le bousculant et chantant sans s'arrêter tous les succès du chanteur qui, évidemment, ne put fermer l'œil de la nuit. Il décidé donc par la suite d'aller dormir à l'hôtel et de n'utiliser sa caravane que comme loge d'artiste.

Outre les véhicules, la volonté de Charles Spiessert d'avoir un cirque à la pointe de la modernité se retrouve également dans le spectacle présenté et les techniques de communication. Ainsi, à côté du spectacle de cirque traditionnel, le chapiteau Pinder accueillera sur sa piste des artistes de variété et de music hall tels que Roger Nicolas, Luis Mariano ou Gloria Lasso. Le cirque présentera également un spectacle sur glace, avec une véritable patinoire montée chaque jour.

Pour la partie communication, Pinder crée sa fameuse cavalcade. Tous les jours, vers midi (heure de sortie des écoles et des bureaux), plusieurs chars quittent le chapiteau pour traverser la ville à grands renforts de musique. Ce défilé, qui constitue un véritable spectacle à luit out seul, est aussi une formidable opération publicitaire pour le cirque. Pinder est en ville et personne ne doit l'ignorer ! Parmi les chars, citons ceux du Lion (monté sur un camion Labourier), celui du dragon, celui de la sirène (un autocar Chausson totalement recarossé) ou encore la réplique exact du carrosse utilisée par la reine Elisabeth II lors de son couronnement. Les deux premiers, après avoir été entièrement restaurés, sont aujourd'hui propriété du musée des arts et traditions populaires.

Dans les années 60, Pinder passe un contrat avec l'ORTF. Chaque jour, le célèbre jeu des mille francs, animé par Lucien Jeunesse, est enregistré sous le chapiteau. C'est, encore une fois, une excellente publicité car l'émission est diffusée le lendemain et l'animateur termine toujours en disant "quand vous écouterez cette émission, le cirque Pinder sera à [tel endroit]".

De 1970 à nos jours : l'ère moderne :

En 1969, l'ORTF met un terme à son partenariat avec le cirque Pinder. Les difficultés économiques commencent. A celles-ci, il faut ajouter le décès de Charles Spiessert en 1971. Ses héritiers ne veulent pas reprendre l'exploitation du chapiteau. Ils décident alors de contacter le comédien Jean Richard, qui exploite depuis quelques temps son propre cirque, et qu'ils savent intéressé.

Jean Richard rachète Pinder en 1972. Il va commencer par remplacer les camions les plus anciens. En effet, certains véhicules issus des surplus de l'armée US sont toujours en service. Le problème est qu'ils ne fonctionnent pas au diesel mais à l'essence et consomment pas loin de 100 litres au 100 kilomètres !! Petit à petit, les premiers Berliet font leur apparition aux côtés des Bernard et des Saviem.

Le spectacle est toujours de qualité mais la gestion de l'entreprise est moins bonne. En effet, outre les cirques Pinder et Jean Richard, le comédien possède aussi un cirque hippodrome à la Villette (sur le site de l'actuelle cité des sciences) et il ne tarde pas à mettre sur la route un troisième chapiteau itinérant. Tous ces cirques finissent par se faire de la concurrence entre eux et le dépôt de bilan devient inévitable. Il est prononcé en 1983.

C'est alors Gilbert Edelstein, un commercial qui travaille depuis de nombreuses années dans le milieu du cirque, qui va sauver le grand chapiteau rouge et jaune. Il rachète les actifs de la société et ne remet sur la route que le seul cirque Pinder qui sera désormais géré comme une entreprise moderne. Le succès est au rendez-vous. Aujourd'hui, Pinder réalise plus de 50% des recettes du secteur du cirque en France et reçoit, au cours de ses 700 représentations annuelles dans 180 villes différentes, 2 000 000 de spectateurs chaque année. Alors, ringard le cirque ?... Ce n'est pas ce que semble laisser penser la foule qui se masse devant l'entrée du cirque, ici installé sur la pelouse de Reuilly à Paris en décembre 2004.

 

Si vous vous trouvez à Paris durant les mois de décembre, ne manquez pas d'aller faire un tour sur cette pelouse. Vous y découvrirez les installations impressionnantes du cirque Pinder. En effet, outre les innombrables véhicules, ce ne sont pas moins de trois chapiteaux qui sont montés chaque année. A côté du "petit" chapiteau de 2 000 places de la tournée, on retrouve un immense vaisseau de 5 000 places et un troisième chapiteau qui sert pour les arbres de Noël des entreprises.

 L'essentiel des convois du cirque Pinder est désormais composé de Renault AE comme celui là :

Il y a cependant deux exceptions notables. Tout d'abord, la semi-caravane de Frédéric Edelstein, dompteur de fauves et fils de Gilbert Edelstein, a abandonné depuis quelques années son tracteur Renault pour un magnifique Kenworth K 900.

Autre exception, le camion qui tracte la semi-remorque transportant le chapiteau. En effet, cette semi est placée au centre du terrain sur lequel va être érigée l'immense toile qu'elle transporte. A l'issue du montage, elle se retrouve donc sous le chapiteau. Or, les Renault AE sont trop hauts pour pénétrer sous le chapiteau et la dégager. C'est donc l'une des rares semi-remorques encore tractée par un camion Renault d'ancienne génération, moins haut que les AE.

LES AUTRES CONVOIS DU CIRQUE

 

 UN RENAULT AE TRANSPORTANT LE MATERIEL DU ZOO

 

 

LE RENAULT AE DE LA SEMI-REMORQUE CAISSE, CI-DESSOUS EN POSITION OUVERTE

 

 

 

 LA SEMI-REMORQUE CUISINE, UN ANCIEN VEHICULE DU CIRQUE ACHILLE ZAVATTA

 

 

 

 UN RENAULT AE TRACTANT L'UNE DES SEMIS DORTOIRS DU PERSONNEL

 

 

 

 CI-DESSUS ET CI-DESSOUS, LES TOUTES NOUVELLES SEMI-REMORQUES TRANSPORTANT LES GRADINS DU CIRQUE

 

 

 

 

 UN DES CAMIONS SERVANT AU TRANSPORT DES FAUVES

 

 

 

CI-DESSUS, LE RENAULT AE TRACTANT LA SEMI-REMORQUE DES GROUPES ELECTROGENES. ET CI-DESSOUS, LE MEME A L'ECHELLE 1/50ème

 

 

 

 

AUTRES CONVOIS DU CIRQUE

 

 

 

 

 

 

 

L'impressionnant ensemble routier formé par le Kenworth K 900 et sa caravane (surtout quand Frédéric, qui est le seul à conduire son camion, fait retentir le klaxon) est à la hauteur du roi de la piste qu'est devenu son propriétaire. En effet, Frédéric Edelstein présente un numéro unique au monde rassemblant une vingtaine de fauves de différentes espèces dans la même cage. C'est devenu le clou du spectacle, ainsi qu'en témoigne la nouvelle décoration arborée par les Ford Transit du cirque Pinder.

 

 

 

APRES AVOIR VU LES FORD (A L'ECHELLE 1 OU AU 1/43ème) AVEC LEUR ANCIENNE DECORATION, DECOUVREZ LES AVEC LA NOUVELLE, INCONTESTABLEMENT PLUS CHATOYANTE...

 

 

DEPUIS 2004, CETTE SPLENDIDE SEMI-REMORQUE ARBORANT, ELLE AUSSI, UNE DECORATION A LA GLOIRE DE FREDERIC EDELSTEIN, CIRCULE AVEC LE CHAPITEAU. ELLE EST TOUJOURS PLACEE EN FACADE DU CIRQUE.

 

Dernière image de cet article, elle sera consacrée a un véhicule très banal : une Renault Clio. Pourtant, cette voiture est essentielle à la bonne marche du cirque. En effet, c'est celle du "traceur", un homme qui se lève plus tôt que les autres puisqu'il précède les autres convois de plus d'une heure. Son rôle est d'indiquer l'itinéraire aux chaufeurs, ces derniers, venus pour la plupart d'Europe de l'Est, ne connaissant pas la géographie de noter pays et ne savant pas toujours lire les panneaux indicateurs en français. Peut être avez-vous ainsi remarqué d'étranges flèches blanches tracées à la chaux sur le bas côté de la route à des intersections. Si c'est le cas, vous avez vraisemblablement croisé la route du cirque Pinder...

 

 

 

 

 

 

Publié dans enzo575gto

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M
slt pour info le kenworth est un w900
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S
Bonjour, très intéressant cet article sur Pinder, j'ai pratiquement toute la collection d'Altaya. Si vous avez des photos d'anciens Berliet Pinder, ça m'intéresse beaucoup et je me ferai un plaisir de les mettre sur mon site consacré aux berliet, avec votre lien.A+Sébastien
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